Orichalque débarquait sur le territoire, si étrange, si beau, si nouveau. Il était plein de surprise plus agréable les unes que les autres. Que de choses à voir ! à faire ! La jument n'était pas prête de s'ennuyer au prime abord !
Elle avait pavaner ici et là, au grès de ses envies, suivant son regard à perte de vue. Et la voilà qui c'était encore, comme à son habitude, perdue. Enfin, elle était déjà perdue dans sa tête. Que faire et comment trouver quelqu'un ? La noire se sentait seule ...
Au pas, encolure mi-haute, elle marchait nonchalamment le long d'un lac encore plus étrange que la jument. Si elle était plus noire qu'un corbeau, lui était assurément aussi marron que de l'écorce.
D'ailleurs, un lac, quand on y pense, c'est de l'eau, non ? Soudain la jument s'arrêta, levant la tête. L'eau, aux dernières nouvelles, c'est transparent. Elle se tourna vers le liquide marron. C'était quoi ?
A l'aspect laiteux, pas de la boue. Trop liquide, pas assez compact. Elle fit un pas vers la surface. A l'odeur sucré, ce n'était ni de la boue ni de l'eau. Mais c'était quoi ? La jument était intrigué et force fut de constaté qu'elle ne savait pas ce que c'était.
Elle s'en approcha encore et approcha sa tête du liquide. Ses vibrisses trempèrent délicatement dedans et elle releva l'encolure. C'était aussi liquide que de l'eau, mais poisseux.
Elle trempa alors le bout de ses lèvres et but une gorgée. Elle releva la tête, piaffa en ronflant des narines. C'était une bonne surprise. La chose était douce, sucré et vraiment la chose la plus délicieuse à laquelle elle ait pu toucher.
Elle se calma, la queue fouettant l'air et elle émit un hennissement aigu. De nouveau Orichalque s'approcha du lac et se mit à boire la découverte.
C'était du chocolat, une nouvelle connaissance dans son cerveau et un ravissement certain !